
Le monde de la tech est en ébullition : OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT, a officiellement déclaré son intérêt pour le rachat de Google Chrome si la justice américaine contraint Google à s’en séparer. Cette annonce, faite lors du procès antitrust historique opposant le Département de la Justice (DOJ) à Google, pourrait bouleverser l’équilibre du web mondial et ouvrir la voie à une nouvelle ère de la navigation, centrée sur l’intelligence artificielle.
Pourquoi Google pourrait perdre Chrome
Depuis plusieurs mois, Google fait face à un procès antitrust d’ampleur, accusé de pratiques anticoncurrentielles pour maintenir son monopole sur la recherche en ligne et la distribution de navigateurs. Le DOJ envisage des mesures radicales, dont la vente forcée de Chrome, qui détient près de 65 % de parts de marché mondiales. Le juge fédéral Amit Mehta doit rendre sa décision finale d’ici août 2025, mais la pression monte pour rétablir la concurrence sur ce secteur clé du numérique.
OpenAI, candidat déclaré au rachat de Chrome
C’est dans ce contexte explosif que Nick Turley, responsable produit de ChatGPT chez OpenAI, a affirmé à la barre que l’entreprise serait “intéressée par le rachat de Chrome, comme beaucoup d’autres acteurs”. OpenAI, déjà partenaire de Microsoft, y voit une opportunité stratégique majeure : transformer le navigateur le plus utilisé au monde en une plateforme où l’IA serait intégrée nativement, révolutionnant la recherche, la navigation et l’interaction avec le web.
Quels changements pour les utilisateurs ?
Si OpenAI venait à acquérir Chrome, le navigateur pourrait devenir le laboratoire d’une nouvelle génération d’outils : navigation assistée par IA, recherche intelligente, génération automatique de contenus, recommandations contextuelles, personnalisation poussée… L’objectif affiché : faire de Chrome une interface proactive, capable de comprendre les intentions des internautes et de leur proposer des réponses ou des actions en temps réel, bien au-delà de l’expérience actuelle basée sur la simple recherche textuelle.
Un enjeu stratégique pour l’ensemble du web
La perspective d’un Chrome piloté par OpenAI suscite autant d’enthousiasme que d’inquiétudes. Pour ses partisans, c’est l’occasion de réinventer la navigation et de redistribuer les cartes dans un secteur dominé par quelques géants. Pour ses détracteurs, il s’agit simplement de déplacer le centre de gravité du pouvoir numérique, sans garantir davantage de diversité ou de respect de la vie privée. D’autres acteurs majeurs, comme Yahoo, se disent aussi prêts à se positionner en cas de cession forcée.
Google contre-attaque et promet de se battre
Google, de son côté, conteste la nécessité de céder Chrome et annonce vouloir faire appel de toute décision défavorable. L’entreprise estime qu’une telle mesure serait “radicale” et risquerait de nuire à l’innovation, à l’expérience utilisateur et à la compétitivité face à Safari, Edge ou Firefox. Le débat est donc loin d’être clos : la justice américaine doit encore trancher sur les remèdes à apporter au monopole de Google, et la vente de Chrome n’est qu’une option parmi d’autres.
Vers un web “IA first” ?
Si le rachat de Chrome par OpenAI devait se concrétiser, il marquerait un tournant historique pour le web : l’intelligence artificielle deviendrait le cœur de la navigation, ouvrant la voie à des usages inédits et à une redéfinition des rapports de force dans la tech. Pour l’instant, tout dépendra de la décision du juge attendue d’ici la fin de l’été 2025. Une chose est sûre : le web tel que nous le connaissons est peut-être à l’aube d’une révolution majeure.